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Channel: Têtes de séries » Person of interest
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Le 11 septembre est toujours là…

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Pour les dix ans du 11 septembre, on m’a demandé de faire le point sur l’impact actuel des attentats dans les séries US. Innocemment, et réconforté par une étude qui semblait prouver que les choses avancent, j’ai plutôt répondu que la page se tournait, certes lentement, mais se tournait. Il y avait bien Fringe et son monde parallèle où les Twin Towers sont toujours debout, Life on Mars et son troublant retour en arrière, ou encore la femme et la fille du héros de Rubicon disparues dans les cendres du World Trade Center. Mais les années Jack Bauer me semblait derrière nous. Erreur. Cette rentrée 2011 sent le traumatisme post-11 septembre à plein nez.

Le premier signe m’est apparu au visionnage de Homeland, pilote par ailleurs solide, fuité sur la toile. Son héroïne, agent de la CIA incarnée par Claire Danes, est hantée par le 11 septembre, persuadée qu’une telle horreur peut se reproduire. Son angoisse (sa paranoïa ?) est telle qu’elle s’accuse de n’avoir pu arrêter les avions. Au nom de la protection de son pays, la voici donc espionnant illégalement, à la manière d’une Jack Bauer soft, sans violences physiques mais non sans violences psychologiques. Produite par un ancien de 24, Homeland ne cache pas son envie de jouer avec la paranoïa du téléspectateur et la menace, réelle ou non, d’un attentat sur le sol américain — et, par extension télévisuelle, sur notre sol à nous, foule cathodique mondialisée.

Deuxième signe, la semaine passée, au visionnage de Person of Interest, peut-être encore plus “post-11 septembre” que Homeland. Les deux héros de ce thriller lui aussi complètement parano sont un ancien agent de la CIA (encore elle !) devenu franc tireur et un informaticien milliardaire concepteur d’une machine capable d’anticiper les menaces, attentats ou simples crimes — une commande du gouvernement américain après le 11 septembre. C’est sur ces “petits crimes” que bosse la paire, mais ça n’atténue qu’à peine l’effet de flippe sécuritaire : le principe même de Person of Interest repose sur le fait que nos vies entières sont contrôlables par un réseau de caméras de surveillance infaillible, par l’informatique, le téléphone, etc. Le pilote de la série est bourré de plan de ces caméras, histoire de bien nous faire comprendre qu’on n’est pas là pour rigoler. Big Brother is Watching You. Pour votre bien, si on en croit les héros. Mais pour ça, il faudra qu’ils vous aient à l’oeil…

Dernière trace du 11 septembre ce même vendredi de la semaine dernière, dans Prime Suspect. A un enterrement, un des personnages lâche : “après le 11 septembre, j’avais trois enterrements par jour.” C’est tout. Je sais, je pousse un peu loin la traque des signes d’une présence toujours vivace des attentats dans les nouveautés américaines. De fait, le traumatisme est toujours là, et il serait innocent de croire que l’Amérique ait pu tourner la page si rapidement. La bonne nouvelle, c’est que Homeland, Prime Suspect et — dans une moindre mesure — Person of Interest sont parmi les meilleures séries de cette rentrée…

Image de Une : Person of Interest, CBS.


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